: au gré des associations et des superpositions, tout, dans leur allure, semble muer de la féminité la plus achevée à l’animalité la plus débridée. Ce sont des combinaisons de maille qui épousent leurs courbes une seconde peau, où des motifs empruntés au bestiaire cher à Monsieur Dior ont été revisités dans un esprit psychédélique. Ce sont des manteaux de cuir ajouré, qui se meuvent à chacune de leur ondulation pour dévoiler leur doublure contrastante, à la manière d’une précieuse carapace. C’est de la fourrure de renard, portée en manteau ou en robe, délavée et travaillée avec une créativité sauvage, qu’elles semblent avoir simplement jetée sur leurs épaules avant de sortir affronter la jungle urbaine.
Pour parfaire leur métamorphose, ces nouvelles femmes Dior se sont réappropriées à leur manière le vestiaire masculin : elles se sont emparées du tweed et du feutre de laine, ont fait leurs blazers et manteaux oversize, et portent le tout tacheté de couleurs vives ou carrément zébré de grands traits éclatants, comme autant de nouveaux attributs de leur féminité. « Je voulais un sentiment de surcharge émotionnelle dans la collection, avec cette femme animale et sexuée vêtue d’un camouflage d’un genre nouveau », conclut Raf Simons.